histoire

Toyo Ito est né à Séoul, en Corée, de parents japonais. A l’âge de 24 ans, il sort diplômé en architecture de l’Université de Tokyo.

Après quelques années passées au sein Kiyonari Kikutak and Associates, il fonde sa propre agence qu’il nomme alors URBOT, contraction du mot « urban » (urbain en anglais) et « robot ». Il se consacre alors principalement à l’architecture domestique car étant jeune architecte, il ne peux accéder ni répondre aux commandes publiques.
En 1978, il réalise son premier immeuble, le PMT Building à Nagoya. Cette même compagnie lui propose par la suite différents contrats aux quatre coins du Japon.

En 1979, l’agence URBOT change de nom pour s’appeler Toyo Ito and Associates
Le Musée Municipal de Yatsushiro achevé en 1991 est la première commande publique de l'agence "Toyo Ito and Associates".

Il acquierre ainsi une grande renommée au fil des années. C'est finalement en 2001 qu'il se fait connaître sur la scène internationale, notamment grâce à la réalisation de la Médiathèque de Sendaï.

En plus de l'architecture, Toyo Ito a été un professeur intervenant à l'Université de Columbia et à l'Université de North London. Il a aussi créé des objets pour différentes marques comme Alessi ou Yamagiya.

récompenses

[Hutte d'argent - © Tomio Ohashi] Hutte d'argent

Architecte talentueux, Toyo Ito est aussi reconnu par ses pairs, il s’est vu décerné de multiples récompenses dont :

entretien

[Toyo Ito - © designboom] Toyo Ito

Pour mieux comprendre qui est Toyo Ito, voici la traduction d’un entretien accordé au site designboom.com, le 27 octobre 2001. Toyo Ito y nous parle de ses sources d'inspirations, ses peurs pour l'avenir, sa conception métaphorique de l'architecture,... L'homme se dévoile en toute simplicité au cours de cet entretien.


Quel est pour vous le meilleur moment de la journée ?
Toyo Ito : J’aime beaucoup le soir, évidemment le matin est le moment idéal pour travailler, mais le soir la ville change complètement et c’est aussi le moment où vous pouvez aller boire un verre.

Quel genre de musique écoutez-vous en ce moment ?
T. I. : Je n’écoute pas beaucoup de musique, et s’il arrive que j’en écoute, c’est plutôt de la musique classique, du Bach ou un compositeur japonais Takemitsu Toru, qui a eu un grand impact sur moi musicalement. Ses écrits m’ont aussi beaucoup touché, il a en effet écrit quelques livres.

Quel livre avez-vous sur votre table de chevet ?
T. I. : Il n’y en a aucun.

Lisez-vous des magazines d’architecture et de design ?
T. I. : Je n’en ai pas lu récemment et lorsque j’en regarde, je les feuillette rapidement.

Où puisez-vous alors vos nouvelles inspirations ?
T. I. : Principalement, de mes sentiments, de mes impressions ou en marchant à travers différentes villes

J’ai remarqué que vous faisiez attention à la manière dont s’habillent les femmes. Avez-vous des préférences ?
T. I. : je n’ai pas de goût particulier en matière de mode féminine, mais j’aime regarder la mode féminine, car c’est peut-être là que la sensibilité moderne s’exprime le plus.

Quel genre d’habit évitez-vous de porter ?
T. I. : Les costumes que portent la plupart des hommes d'affaires japonais (rires)

Avez-vous des animaux ?
T. I. : Non.

Où travaillez-vous lors de vos projets ?
T. I. : Récemment, j’ai passé un peu de temps dans mon bureau à dessiner et croquer. Les moments les plus créatifs sont en matinée chez moi ou au bureau avec mon équipe

Pour qui aimeriez-vous concevoir quelque chose ?
T. I. : Je n’ai pas de préférence pour concevoir un certain type de bâtiments. Disons qu’à l’heure actuelle j’aimerais travailler sur des habitations privées.

Discutez-vous ou échangez-vous des idées avec les autres architectes?
T. I. : Dans le passé, quand j’étais jeune et que j’avais beaucoup de temps libre, j’avais l’habitude d’avoir des discussions avec d’autres architectes. C’étaient de longues conversations compliquées, mais maintenant je discute rarement de cela avec les quelques architectes que je côtoie

Décrivez votre style, comme le ferait un bon ami à vous ?
T. I. : Souvent, mon travail est décrit par les autres comme étant léger et transparent.

Quel projet vous a donné le plus de satisfaction?
T. I. : La Médiathèque du Sendai. C’est un projet sur lequel j’ai travaillé durant 6 années, c’était vraiment stimulant.

Y’a-t-il un architecte du passé que vous admirez ?
T. I. : Il y en a beaucoup, Le Corbusier, Mies Van der Rohe et ceux avec qui j’ai été en contact direct et avec lesquels j’ai travaillé Arata Isozaki et Kiyonori Kikutake.

Quels sont les architectes actuels que vous appréciez?
T. I. : Par exemple, j’admire la vision de l’architecture de Rem Koolhass

L’architecture comme un vêtement-média … ?
T. I. : Je comparais l’homme à Tarzan. Tarzan crée et développe son corps dans la jungle au contact de la nature en relation permanente avec l’environnement.
L’Homme moderne est une sorte de Tarzan qui vit dans le monde du média à l’intérieur d’une technologie très développée. L’architecture est une sorte de vêtement-média, qui est nécessaire pour que l’homme ait une relation directe et s’intègre lui-même à son environnement. L’idée de vêtement-média est une métaphore (rires)

Avez-vous toujours voulu être un architecte ?
T. I. : En réalité, j’ai toujours voulu devenir un champion de baseball. Je me consacrais à ce sport, jusqu’au jour où je n’ai pu entrer dans aucune université de sport, donc je n’avais plus que le choix que de signer pour l’architecture.

On apprend dans les journaux télévisés que les Italiens ont peur du chômage, de la criminalité et de la pollution. De quoi avez-vous peur pour l’avenir ?
T. I. : La chose qui m’inquiète le plus est le fait que tout le monde porte les mêmes choses, mange les mêmes choses et vit dans les mêmes environnements, voici ce qui m’inquiète le plus.